Un long métrage documentaire de Pierre Carles
Co-écrit avec Stéphane Goxe
142 minutes - Couleur - Stéréo
France, 2024
Produit par Annie Gonzalez C-P Productions
Distribution Les films des deux rives
Disponible en version française, anglaise et espagnole.
Retour sur 50 ans de vie de la guérilla colombienne. Des femmes et des hommes, qui ont pris les armes dans un contexte de profondes inégalités sociales et de violence politique, racontent leur vie de combattants et leur sortie du maquis, sans se renier. Depuis le début des négociations de paix en 2012, jusqu’à l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement progressiste en 2022, l’histoire d’un nouveau combat.
Image : Pierre Carles,Georgi Lazarevski
Son : Cesar Salazar
Montage : Céline Kélépikis
Assistante montage : Luz Balaña
Avec le soutien du Centre national du cinéma et de l’image animée et de la région Occitanie
en partenariat avec le CNC
Festivals : Paris DOC Works-in-progress 2023, sélection Harbour IFFR Rotterdam 2024, Cinéma du réel Paris 2024, Festival Itinérances Alès, DOC-Cévennes, FEMA La Rochelle, Gindou cinéma, Indépendance(s) et création Auch, Cinémed, Rencontres du cinéma documentaire Périphérie Montreuil, Prix Edward Snowden au 8° Festival Internacional Signos da Noite, Portugal
« Pierre Carles fait ce que peu de réalisateurs ou de reporters feraient. Il donne une voix aux guérilleros colombiens. Il les rejoint dans la jungle, et il y a une certaine provocation dans leur façon prosaïque de parler de leur passé. Mais en croisant les représentations cinématographiques romantiques, la couverture médiatique et les images contemporaines, il fait apparaitre une vision plus profonde des idéaux de ces guérilleros. On n'est pas obligé d'être d'accord avec eux mais chose rare, on en a ici la possibilité, ce qui rend ce documentaire encore plus fascinant. » Déclaration du Jury du Prix Edward Snowden*
* Le Prix Edward Snowden récompense les films qui présentent des informations sensibles peu ou pas connues, des faits et des phénomènes d'une importance capitale, pour lesquels le festival souhaite une large diffusion à l’avenir.
Les hasards de la vie ont fait que j’ai vécu une partie de mon adolescence à Bogota, où ma mère, une institutrice française, fréquentait un cinéaste de gauche, Duni Kuzmanich, le premier cinéaste à avoir tourné un film sur les guérillas colombiennes des années 50 sans dénigrer celles-ci, en ne condamnant pas la lutte armée, au contraire.
Duni, mon beau-père, est mort en 2008, à Medellin, au plus fort de la confrontation entre l’État colombien et la guérilla des FARC. À son époque, la presse nationale et internationale présentait les guérilleros comme des « narcoterroristes », afin de les disqualifier. Cela a duré longtemps et aucun film n’a documenté sérieusement cette histoire de résistance armée s’étalant sur plus d’un demi-siècle.
Tout comme Duni a dédiabolisé les rebelles colombiens des années 50, alors taxés de « bandidos », il m’a semblé utile de raconter l’histoire méconnue de ces femmes et hommes d’origine rurale, pour l’essentiel, ayant combattu les grands propriétaires terriens qui accaparent ou volent des terres, couverts par l’armée colombienne soutenue par les États-Unis.
Duni ne pouvait pas imaginer que, peu de temps après sa mort, des négociations de paix verraient le jour entre le gouvernement colombien et les FARC, aboutissant au retour à la vie civile des rebelles, leur offrant la possibilité de poursuivre leur combat par la voie légale. Il ne pouvait pas imaginer non plus que l’ex-guérillero du M19 Gustavo Petro arriverait au pouvoir en 2022, porté par un puissant mouvement social.
Dix ans (2012-2022) m’ont été nécessaires pour tourner ce film et pouvoir raconter à ce beau-père, à qui je dois tant, ce qu’il a « raté » depuis sa disparition, ce qui est source d’espoir et de... désespoir.
Ce film est aussi une tentative de reprendre le flambeau d’un certain cinéma engagé et de rendre hommage à deux réalisateurs Français, Bruno Muel et Jean-Pierre Sergent, qui avaient porté haut ce cinéma-là lorsqu’ils sont allés filmer les FARC à leurs débuts, en 1965.
Pierre Carles
Pierre Carles
Né en 1962 à Bordeaux (France). Après des études d’animation socioculturelle et de journalisme, il travaille comme caméraman d’actualité avant de tourner ses premiers courts-métrages documentaires dans l’émission belgo-française Strip Tease. En 1998, il réalise Pas vu pas pris, un film de critique des médias, sélectionné dans la programmation de l’Acid à Cannes et à Locarno, puis La Sociologie est un sport de combat (2001), un portrait du chercheur en sciences humaines Pierre Bourdieu. Depuis 25 ans, il a réalisé ou coréalisé une dizaine de longs-métrages, portant un regard critique sur le salariat, documentant la décroissance, abordant la question du recours à la lutte armée, faisant découvrir la politique anti-FMI du président d’Équateur Rafael Correa... Il a également coréalisé des portraits de personnalités singulières comme le professeur Choron, le dessinateur utopiste Gébé ou l’improbable candidat à la Présidentielle Jean Lassalle. Il achève actuellement le montage de Who wants Georges Ibrahim Abdallah in jail ?, un film-enquête sur le scandale de l’incarcération pendant 40 ans, sur le sol français, d’un résistant communiste libanais devenu le plus ancien prisonnier de la guerre israélo-palestinienne.
Stéphane Goxe
A la manière d’un artisan, Stéphane Goxe a réalisé avec Christophe Coello une série de documentaires sur la fin des dictatures au Chili (Chili, l’ombre du jaguar, 1998) et en Argentine (H.I.J.O.S : tu n’es pas mort avec toi, 1999) avant de signer deux films sur la lutte des indiens Mapuche (Mari Chi Weu, 2000 ; Retour en terre Mapuche, 2011). Coauteur et coréalisateur des longs-métrages Attention danger travail et Volem rien foutre al païs (2003 et 2007, avec Pierre Carles et Christophe Coello), Stéphane Goxe écrira entre autres collaborations les deux derniers volets de la Trilogie des gens de peu (réalisée par Christophe Coello), plongée dans les quartiers populaires de Perpignan. Depuis près de vingt ans, il vit sur les flancs d’une montagne dont il travaille la terre. De loin en loin, il écrit des projets de films documentaires, dont Guérilla des FARC, l’avenir a une histoire.
A feature-length documentary by Pierre Carles
Co-written with Stéphane Goxe
142 minutes - Color - Stereo
France, 2024
Produced by Annie Gonzalez, C-P Productions
Distribution Les films des deux rives
Available in French, English and Spanish.
A look back at 50 years of Colombian guerrilla life. Men and women who took up arms against a backdrop of profound social inequality and political violence recount their lives as fighters and their exit from the maquis, without denying themselves. From the start of peace negotiations in 2012, to the arrival in power of a progressive government in 2022, the story of a new struggle.
Image: Pierre Carles,Georgi Lazarevski
Sound: Cesar Salazar
Editing: Céline Kélépikis
Assistant editor: Luz Balaña
With the support of the Centre national du cinéma et de l'image animée and the Occitanie region
in partnership with CNC
Festivals : Paris DOC Works-in-progress 2023, Harbour selection IFFR Rotterdam 2024, Cinéma du réel Paris 2024, Festival Itinérances Alès, DOC-Cévennes, FEMA La Rochelle, Gindou cinéma, Indépendance(s) et création Auch, Cinémed, Rencontres du cinéma documentaire Périphérie Montreuil, Edward Snowden Award at 8° Festival Internacional Signos da Noite, Portugal
"Pierre Carles does what not many directors or storytellers would do. He gives the Colombian guerillas a voice. Joining them in the jungle, there is a certain provocation in how matter-of-fact they talk about their past. But by cross-referencing romantic film portrayals, media coverage and contemporary footage, a deeper glimpse into the ideals of these guerillas emerges. One does not have to agree with them. But the rare possibility to do so makes this documentary even more intriguing." Jury declaration of Edward Snowden Award*
*The Edward Snowden Award honors films, which offer sensible (mostly) unknown informations, facts and phenomenons of eminent importance, forwhich the festival wishes a wide proliferation in the future.
As chance would have it, I spent part of my adolescence in Bogotá where my mother, a French schoolteacher, had a relationship with a left-wing filmmaker, Duni Kuzmanich. He was the first cinema director to make a film about the Colombian guerillas of the 1950's without disparaging them and without the obligatory condemnation of armed struggle — quite the opposite. My stepfather Duni died in 2008 in Medellín, at the height of the conflict between the Colombian state and the FARC guerrilla. In his time, the national and international press already used to describe the guerrillas as "narco-terrorists" in order to discredit them. For the longest time there hasn't been a single film seriously documenting this history of armed resistance lasting more than half a century.
Just as Duni humanized the Colombian rebels in the 1950's, when they were looked upon as "bandidos", it seemed useful to tell the little-known story of these women and men. Coming from the countryside for the most part, they fought the large landowners who grab and steal land with the backing of the Colombian army, itself supported by the United States.
Duni could not have imagined that, shortly after his death, there would be peace negotiations between the Colombian government and the FARC, leading to the rebels' return to civil life and allowing them to continue their struggle through legal means. He would never have conceived of an ex-M19 guerrillero, Gustavo Pietro, carried by a powerful social movement all the way to the presidency in 2022.
It took me ten years (2012-2022) to shoot this film and be able to tell my stepfather, to whom I owe so much, everything that he's "missed" since his death. Sources of hope... and despair. This film also walks in the footsteps of a certain school of militant cinema, and pays homage to two French filmmakers, Bruno Muel and Jean-Pierre Sergent, who exemplified this courageous tradition when they went to film the nascent FARC in 1965.
Pierre Carles
Pierre Carles
Pierre Carles was born in 1962 in Bordeaux, France. After studying social work and journalism, he worked as a news camera operator before directing his first documentary short films for Belgian TV show Strip Tease. In 1998 he directed the media criticism film Pas vu pas pris ("not seen, not caught"), then Sociology Is a Martial Art (2001), the only film portrayal of French sociologist Pierre Bourdieu made while he was still alive. In the last 25 years he directed or co-directed about ten feature films critiquing wage labour, documenting the degrowth movement, discussing the issue of armed struggle, introducing audiences to the progressive politics of Ecuador president Rafael Correa. He is currently about to finish shooting Who Wants Georges Ibrahim Abdallah In Jail?, an investigative film on the scandalously lengthy detention of a Lebanese communist militant, now the longest-serving political convict in Europe.
Stéphane Goxe
Like a craftsman, Stéphane Goxe directed a series of documentaries with Christophe Coello on the end of dictatorships in Chile (Chili, l'ombre du jaguar, 1998) and Argentina (H.I.J.O.S : tu n'es pas mort avec toi, 1999), before signing on to two films on the struggle of the Mapuche Indians (Mari Chi Weu, 2000 ; Retour en terre Mapuche, 2011). Co-writer and co-director of the feature films Attention danger travail and Volem rien foutre al païs (2003 and 2007, with Pierre Carles and Christophe Coello), Stéphane Goxe also wrote the last two parts of the Trilogie des gens de peu (directed by Christophe Coello), an immersion into the working-class neighborhoods of Perpignan. For almost twenty years, he has lived on the slopes of a mountain where he works the soil. From time to time, he writes documentary film projects, including The FARC Guerrilla, a history of the future.